EL POEMA AL QUE LE DEBEMOS EL NOMBRE DE LA REVISTA:


"Si pudiera lo haría: me rociaba
de pirocromos y canela,
y vivo me
quemaba;
ah,
pero que tu pecho
fuera mi plaza pública.

Imagina: escalarte
nardo a nardo con ardor hasta los ojos,
e inaugurar el día
desde allí…

---Me sueño
este charco de sol
que se pone de pie para cantarte".

-Si pudiera lo haría, de Desiderio Macías Silva

viernes, 30 de marzo de 2012

Nuit de Sine


Léopold Sédar Senghor
Chants d’ombre
1945

Femme, pose sur mon front tes mains balsamiques, tes mains douces
plus que fourrure.
Là-haut les palmes balancées qui bruissent dans la haut brise nocturne
À peine. Pas même la chanson de nourrice.
Qui’l nous berce, le silence rythmé.
Écoutons son chant, écoutons battre notre sang sombre, écoutons
Battre le pouls profond de l’Afrique dans la brume des villages perdus.

Voici que décline la lune lasse vers son lit de mer étale
Voici que s’assoupissent les éclats de rire, que les conteurs eux-mêmes
Dodelinent de la tête comme l’enfant sur le dos de sa mère
Voici que les pieds des danseurs s’alourdissent, que s’alourdit la langue
Des chœurs alternés.

C’est l’heure des étoiles et de la Niut qui songe
S’accoude à cette colline de nuages, drapée dans son long pagne de lait.
Les toits des cases luisent tendrement. Que disent-ils, si confidentiels,
aux étoiles?
Dedans, le foyer s’éteint dans l’intimité d’odeurs âcres et douces.

Femme, allume la lampe au berre clair, que causent autor les
Ancêtres comme les parents, les enfants au lit.
Écoutons la voix des Anciens d’Elissa. Comme nous exilés
Ils n’ont pas voulu mourir, que se perdît par les sables leur torrent
séminal.
Que j’écoute, dans la case enfumée que visite un reflet d’âmes propices
Ma tête sur ton sien chaud comme un dang au sortir du feu e fumant
Que je respire l’odeur de nos Morts, que je recuille et redise leur voix
vivante, que j’aprenne à
Vivre avant de descendre, au-delà du plongeur, dans les hautes profondeurs
du sommeil.

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